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L’abécédaire du Ring

D’Apocalypse à Maestro

Sofie Taes
Temps de lecture
9 min.

Comment apprivoiser une œuvre aussi monumentale que le Ring des Nibelungen ? Familiarisez-vous avec la tétralogie de Wagner grâce à la première partie de notre abécédaire qui vous explique – presque – tout… 

A

Apocalypse

Der Ring des Nibelungen n’est autre qu’une magistrale foire d’empoigne opposant dieux, humains et autres créatures pour s’approprier la maîtrise de l’Univers, rien de moins qu’une débauche d’intérêts personnels, de jeux de pouvoir avilissants, de héros déchus, de relations écartelées, de terreur psychologique, de stupre et de vengeance, de nymphes et de nymphomanes. Point de lyrisme de feu de camp dans cette saga carabinée où rien n’est sacré, où les belles ritournelles ne durent jamais bien longtemps et où la catharsis se morfond dans le grand néant, à savoir l’anéantissement de l’ordre divin sur fond d’apocalypse impitoyable. La folle aventure qui mène au clou de l’histoire relatée par Wagner, rude comme une banquise de la mer d’Amundsen, est tout entière placée sous le signe d’une vilaine breloque : un anneau qui confère à celui qui le porte le pouvoir suprême en échange d’une existence dénuée d’amour ; un bijou forgé dans l’or du Rhin volé à un trio de naïades par le nain Alberich, rejeton des Nibelungen, et que celui-ci ne manquera pas de maudire sitôt que Wotan, le dieu suprême, aura fait main basse dessus. Quelques incendies, une poignée de meurtres et un dragon plus tard, Wotan (sans l’anneau) fera sonner la retraite au Walhalla. Que les climatocondriaques se rassurent : si elle donne à voir la faillite totale des êtres qui la peuplent, l’eschatologie wagnérienne épargne la planète.

B

Beuglements de Bayreuth

« La basse beuglait, le ténor brayait, le baryton chantait faux et la soprano, dès lors qu’il lui arrivait de chanter, mugissait. » Ces mots, écrits par le dramaturge George Bernard Shaw en 1894, font suite à une représentation de Parsifal au Bayreuther Festspielhaus. Sachant qu’il faut se coltiner les « beuglements de Bayreuth » à quatre reprises pour couvrir la tétralogie, s’étonnera-t-on que le Ring, en dépit de ses millions d’inconditionnels, ait suscité tant de réactions allergiques au fil des ans ? Dans le rôle de la coupable de service : Cosima, la veuve de Wagner, qui géra le patrimoine de celui-ci d’une main de fer. C’est à elle, en effet, que l’on attribue la paternité de ce tempétueux style vocal qui semble confondre art et articulation, un choix qu’elle légitimait en prétextant des instructions de son défunt mari. Une version toutefois démentie par les archives : Wagner était plus porté sur le bel canto et préférait le chant lyrique à l’italienne, fort éloigné du sprechgesang vociférant qui devint la norme en matière d’interprétation. Heureusement, de nos jours, le style expressif des chanteurs d’opéra ne se limite plus au simple « le plus fort possible ». Les premiers enregistrements, qui pêchent parfois par leur côté clabaudeur et mordant, restent évidemment à manier avec précaution.

C

Cinéma

Francis Ford Coppola l’avait bien senti : Die Walküre, c’est tout à la fois bruit et fureur, girl power gonflé à l’EPO et action digne d’un Oscar, le tout condensé dans un véritable uppercut musical. L’ouverture du dernier acte du deuxième opéra du Ring a hissé l’attaque par hélicoptère contre un village vietnamien dans Apocalypse Now au rang de temps fort de l’histoire du cinéma. Coppola était sans doute le plus célèbre, mais sûrement pas le seul ponte du cinéma à se délecter des effets sonores et des astuces narratives qui permirent à Wagner de révolutionner la scène. L’œuvre du compositeur a ainsi inspiré une pléthore de bandes-son accompagnant drames fracassants, scènes pétaradantes et autres personnages bruts de décoffrage. Les opéras de Wagner faisaient déjà l’objet d’un recyclage intense à l’époque du cinéma muet, une tendance qui se poursuit encore de nos jours, en témoignent Gladiator (2000) de Ridley Scott, Jarhead (2005) de Sam Mendes, A Dangerous Method (2011) de David Cronenberg, Nymphomaniac (2013) de Lars von Trier, ou encore Un homme en colère (2021) de Guy Ritchie. Numéro un incontesté des charts wagnériens, la chevauchée des Walkyries possède sa propre franchise comprenant, outre une kyrielle de films, émissions de télévision, publicités et jeux vidéo. Les joyaux de ce catalogue ? Mike Tyson’s Punch-Out!!, jeu NES sorti par Nintendo, et le « Blown Away Guy » qui, sous un déluge de notes, tente de maintenir à flot la forteresse (et les haut-parleurs) du géant de l’électronique Maxell.

D

Dragonologie

Végétarien en théorie, beaucoup moins en pratique : à en croire son épouse Cosima, ni la constitution de Wagner ni les prescriptions de son médecin ne lui permettaient de faire l’impasse sur un régime carné. Ce qui ne l’empêchait pas d’avoir un faible pour les animaux, lui qui était l’heureux propriétaire d’un Saint-Hubert (Pohl), de deux épagneuls (Peps et Fips) et de pas moins de quatre terre-neuve (Robber, Russmuck, Brange et Marke). Dans le Ring, si seuls les humains aboient, c’est en revanche toute une caravane animale qui passe : cheval, aigle, serpent, oiseau forestier, et même louveteau. Mais la créature la plus emblématique est sans nul doute Fafner, ce géant qui utilisera le pouvoir de l’anneau pour se métamorphoser en dragon, et que Wagner a fait passer sans autre forme de procès de la Völsunga saga nordique au Nibelungenlied germanique. Dans Siegfried, Fafner aide le héros éponyme à pénétrer dans le royaume des dieux, où sa vie prendra un nouveau tournant. Déconseillé aux âmes sensibles : le moment où le cor d’harmonie réveille par mégarde le dragon endormi. Avec ses dents acérées et son caractère surnaturel, Fafner incarne le sombre magnétisme de l’univers wagnérien. Raison pour laquelle il possède, lui aussi, ses fans inconditionnels. Plus question, malheureusement, d’effectuer un pèlerinage à la statue de treize mètres érigée en 1933 à son effigie sur le Drachenfels allemand : le cou de Fafner s’est en effet rompu sous le poids des ans en mars 2023.

E

Einundzwanzig

L’opus magnum wagnérien germait depuis déjà presque trente ans lorsque, le 13 août 1876, le chef d’orchestre Hans Richter put enfin lever la baguette dans le Bayreuther Festspielhaus à l’occasion de la première de la tétralogie. Wagner n’avait pas prévu qu’il lui faudrait la moitié d’une vie pour achever son épopée. C’est en 1848 qu’il avait entamé le livret d’un opéra héroïque, Siegfrieds Tod (rebaptisé plus tard Götterdämmerung), lorsque le soulèvement de Dresde, en mai de l’année suivante, vint contrecarrer ses plans. S’étant réfugié en Suisse, il se consacra dans un premier temps à des travaux théoriques (Oper und Drama, 1851), avant de reporter son attention sur les textes de Der junge Siegfried (Siegfried), Die Walküre et Das Rheingold. Wagner n’avait alors pas encore couché la moindre note sur papier : c’est en 1853 seulement qu’il s’attela à la partition – un travail que, toujours optimiste, il prétendait pouvoir mener à bien en trois ans, mais qui lui en prit en fin de compte vingt et un. C’est le 21 (!) novembre 1874, dans son fief bien-aimé de Wahnfried qu’il apposa sur la partition du Götterdammerung une double barre accompagnée des célèbres mots : « Ich sage nichts weiter. » (Je n’en dirai pas plus).

De bewuste laatste pagina van het Götterdämmerungmanuscript
De bewuste laatste pagina van het Götterdämmerungmanuscript

F

Fantasy

« Les anneaux sont ronds tous les deux. La comparaison s’arrête là. » Avouons-le, John Ronald Reuel Tolkien aura rarement été aussi concis qu’en évoquant les prétendues similitudes entre Der Ring des Nibelungen et Le Seigneur des Anneaux. Mais que « JRR » nous pardonne, la confusion est somme toute assez naturelle. Avec La Communauté de l’Anneau, Les Deux Tours, Le Retour du Roi et Le Hobbit en guise de prélude, Tolkien a, lui aussi, composé sa propre tétralogie ; ses sources sont les mêmes que celles qui ont fourni la trame du récit wagnérien (la Völsungasaga, l’Edda) ; et il ne fait aucun doute qu’il connaissait l’œuvre du compositeur allemand : Tolkien avait compulsé les livrets originaux avec un groupe d’étude à Oxford, s’était, avec l’aide de C.S. Lewis (fan notoire de Wagner), lancé dans une traduction de Die Walküre, et avait même assisté à plusieurs opéras en sa compagnie. Sans compter qu’en dépit de ses critiques à l’égard du Ring, Tolkien semble avoir fait siennes plusieurs des idées originales de Wagner, dont celle de l’anneau corrupteur. Le Seigneur des Anneaux n’est toutefois pas un simple calque : Tolkien parsème sa Terre du Milieu de principes de philologie et de littérature anglaise ancienne, de symboles et histoires de facture catholique, et de traces de son propre vécu. Soupçonner Tolkien d’avoir pu faire dans la copie trahit en outre une certaine myopie : ne faudrait-il pas intenter le même procès à Star Wars ou à Game of Thrones ?

G

Gesellschaftskritik

Dans The Perfect Wagnerite (1898), George Bernard Shaw fait du Ring une allégorie de l’effondrement du capitalisme. Encore ne s’agit-il là que de l’une des nombreuses interprétations qui en ont été données. L’œuvre a ainsi tour à tour été considérée comme un traité marxiste, une allégorie du Troisième Reich, une nouvelle théâtrale romantique, un pamphlet nihiliste, voire un récit de la création revisitée par un mythomane nombriliste. Reste à voir si Wagner tentait réellement d’y faire passer un quelconque message politique. Tout bien réfléchi, aucun des héros ne brille par ses aptitudes, et pas une autorité n’est digne de confiance. Quant à la nature, il n’y a guère de cadeaux à attendre de sa part. Une approche philosophique semble plus indiquée : le Ring de Wagner serait une tentative de porter un regard critique sur la société, avec le théâtre grec antique comme idéal de forme et les mythes anciens comme modèle narratif. À l’image des auteurs antiques, le compositeur évoque des thèmes majeurs par le prisme du micro-drame : des conflits entre personnages et valeurs naissent différentes réponses à des questions existentielles telles que « Quel monde voulons-nous ? », « Comment créer celui-ci sans dieux et sans artifices magiques ? » ou encore « Qu’est-ce qui nous sépare de l’utopie ? »

H

Home, Sweet Home

En 1871, Wagner décide de s’installer à Bayreuth, où un nouvel opéra doit être construit. Un an plus tard, la première pierre du Festspielhaus est posée sur la « Colline verte », un terrain offert par la municipalité. Wagner souhaitait y présenter un premier Ring en 1873, mais des problèmes budgétaires entraînèrent des retards. Pour récolter des fonds, des associations Wagner furent fondées ici et là. Le compositeur lui-même y alla de sa peine en organisant des tournées de concerts. Mais au bout d’un an, les deux tiers du capital manquaient toujours. Le roi Louis II de Bavière régla alors la question en accordant un prêt pour l’entière réalisation du projet de construction, qui comprenait également Wahnfried, la nouvelle demeure de Wagner et Cosima. La famille déménagea en avril 1874 et le théâtre ouvrit ses portes un an plus tard. Bayreuth a été conçu entièrement à la mesure de Wagner et de son rêve visant à créer un drame musical immersif : non content de dérober les musiciens au regard des spectateurs en les reléguant dans une fosse recouverte d’une plaque de bois, il se dispensa même carrément d’arc de scène (élément architectural séparant la scène du public) et plongea la salle dans l’obscurité lors des représentations. Pas de fauteuils VIP non plus : l’utopie en fer à cheval de Wagner voulait que tous les sièges bénéficient d’une vue dégagée sur la scène.

Engraving of the Festspielhaus interior (Édouard Schuré, 1885)
Engraving of the Festspielhaus interior (Édouard Schuré, 1885)

I

Interprétation

S’il n’est pas rare que le répertoire suscite différentes interprétations au fil des siècles, rarement œuvre aura fait les frais d’une imagination aussi débridée que le Ring de Wagner. Peter Sellars a ainsi monté le cycle complet pour marionnettes alors qu’il était encore étudiant. La comédienne Anna Russell n’eut même pas besoin de s’encombrer d’artifices, elle qui conclut les 22 minutes de son enregistrement de la tétralogie (1953) par un caustique « You’re exactly where you started, 20 hours ago ». Deux décennies plus tard, Patrice Chéreau et Pierre Boulez transplantèrent l’histoire à l’époque de la Révolution industrielle ; leur controversé Ring du centenaire faisait la part belle à des sujets de société tels que la lutte des classes, l’exploitation ou encore le conflit entre bourgeoisie et prolétariat. La production de Robert Lepage (New York, 2010), elle aussi, fit froncer plus d’un sourcil avec sa construction scénique complexe, dont la mécanique grinçante choqua aussi bien le public que la critique. Certaines interprétations récentes se concentrent sur #MeToo ou la problématique écologique. Au-delà des thèmes, les supports, eux aussi, ont évolué : quelques clics sur YouTube suffisent pour accéder au monde merveilleux de l’opéra LEGO, qui reconstitue l’univers wagnérien à l’aide de petits blocs de construction. Sans oublier, désormais, le Ring version podcast fantasy 3D en seize épisodes, même si nous n’avons pas poussé le vice jusqu’à vérifier la chose !

Le Ring du centenaire, accueilli sous les huées, est devenu une production essentielle dans l’histoire des interprétations de la tétralogie.

J

Judenthum

Wagner présente la particularité d’avoir deux visages : impossible de séparer le musicien de génie du polémiste sulfureux. Outre la discorde artistique, Wagner semait également la controverse politique par la radicalité de ses diagnostics sociaux, guère aidé, il est vrai, par son ineffable besoin de se faire mousser, son caractère inflexible, son incapacité totale à peser ses paroles et son tempérament facilement inflammable. Dans des écrits belliqueux tels que Das Judenthum in der Musik (1850, rév. 1869), Wagner se faisait l’écho d’une tendance plus large dans l’Allemagne du XIXe siècle. Il ne fait toutefois aucun doute que ses opinions antisémites reflètent une position consciente. « Ce ressentiment est aussi nécessaire à ma nature que la bile au sang », confia-t-il à Liszt. Ses écrits bruts valurent à Wagner d’être remarqué par les nazis, qui voyaient dans sa musique un exemple de la suprématie de l’art aryen. Le discours négatif de Wagner à l’égard du judaïsme a conduit certains à émettre l’hypothèse que sa musique recelait également des stéréotypes antisémites. Les Nibelungen Alberich et Mime ont ainsi parfois été perçus comme des archétypes juifs, bien qu’ils ne soient jamais explicitement décrits comme tels dans les livrets.

K

Kaléidoscope

Wagner, fin psychologue ? Observateur attentif sans doute, portraitiste rigoureux certainement. Les techniques auxquelles il fait appel pour donner du poids à la psychologie de ses personnages sont multiples : recours stratégique à certaines tonalités ou certains leitmotive (voir la lettre L), variations dans la texture et l’instrumentation, mais aussi dynamique des interactions entre les personnages et leur environnement. Cas d’école : Brünnhilde. À première vue, une forte en gueule cornue et à la poitrine velue. Mais ce n’est là qu’une apparence. Brünnhilde se révélera au final profondément humaine et émouvante. Jouet du destin elle aussi, non seulement elle reçoit de la vie, mais elle donne surtout. Son apparition au troisième acte est l’un de ces passages dans lesquels Wagner nous prouve qu’il maîtrise parfaitement son art : les trilles, les cordes amples, le motif entraînant des Valkyries, le cri primal – tout cela dépeint l’image de la reine guerrière ultime, bien avant les femmes fatales décomplexées d’un George Lucas (Princesse Leia) ou d’un Quentin Tarantino (La mariée).

L

Leitmotiv

John Williams l’avait compris : illustrer est une chose, suggérer en est une autre. Un siècle avant que Dark Vador et Luke Skywalker ne transpercent le grand écran, les personnages de Wagner arpentaient la partition au son de leur jingle attitré. C’est peut-être là sa plus grandiose découverte : le leitmotiv, élément musical lié à un personnage, une idée, un lieu ou une émotion. Avec une véritable manne de motifs à sa disposition, l’orchestre peut non seulement refléter ce qui se passe sur scène, mais aussi esquisser des liens enfouis et des pensées inexprimées – procédé qui, bien souvent, fait que l’auditoire en sait plus que les personnages. En adaptant constamment les motifs au contexte de l’histoire, Wagner introduit d’une part une certaine variété, tandis que, de l’autre, l’élément de répétition exerce les muscles de la mémoire. Un terreau fertile de références qui offre une compréhension plus profonde de l’histoire et une pléthore d’interprétations possibles. Le recours aux leitmotive nous entraîne insensiblement au plus profond du drame : les motifs donnent au Ring un air de super-mélodrame dans lequel la familiarité de l’espace narratif permet des rebondissements fous. Un certain investissement est toutefois de mise : la tétralogie compte ainsi plus de soixante leitmotive, que Wagner entremêle et assortit à l’envi pour composer des bouquets de notes tous plus révélateurs les uns que les autres.

M

Maestro

Un opéra de Wagner est un comme puzzle de mille pièces. Pour un chef d’orchestre, le Ring est l’épreuve de vérité par excellence. Sans une main brillante à la baguette, la formidable instrumentation, les structures ingénieuses et les mélodies langoureuses se délitent dans un court-bouillon de bémols. Comme il l’explique dans Über das Dirigieren (1869), Wagner estimait par ailleurs qu’un chef d’orchestre ne devait pas se contenter de diriger l’orchestre, mais devait aussi appuyer la création. Ce qui explique pourquoi le Ring constitue une passerelle idéale vers le credo artistique des grands maestros. À l’instar de Wilhelm Furtwängler, qui, dans les années 1950, coucha sur disque deux cycles dans lesquels la vision de Wagner résonne fidèlement ; ou de Karl Böhm, qui enregistra en 1967 un Ring remarquable de fraîcheur. Toujours à cette époque, Georg Solti dirigea un véritable casting de stars (avec Birgit Nilsson dans le rôle de Brünnhilde !) pour accoucher d’un enregistrement studio qui compte encore parmi les plus plébiscités. Dans les années 1980 et 1990, ce sont Bernard Haitink (accompagné par le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks) et Daniel Barenboim (dans un enregistrement live – mais sans public – à Bayreuth) qui se taillèrent une place dans le panthéon wagnérien. Sylvain Cambreling a quant à lui signé le plus récent des Ring donnés à la Monnaie. La production figurant Antonio Pappano prévue dans les années 1990, elle, ne verra jamais le jour.

Traduction : Grégory Dejaeger