Malus

Le danseur Igor Shyshko sonde, sur la voix du contre-ténor et MM Laureate Logan Lopez Gonzalez, les limites du corps et de l’esprit dans un opéra dansé. Comment nous libérer du carcan que nous imposons à notre corps ? Et l’éveil spirituel, une fois atteint, est-il rêve ou réalité ? Depuis la première bouchée du fruit défendu, l’être humain ne vit plus dans l’ignorance et son corps n’évolue plus dans l’impudeur. À peu près toutes les religions et toutes les idéologies ont soumis notre enveloppe charnelle à des règles strictes, des restrictions et des rites. Nous le privons de nourriture, le tourmentons, l’exténuons, sous prétexte de pénitence, de purification ou d’initiation. Nous l’immergeons dans l’eau, chantons, dansons, le cachons ou le dévoilons… Dans l’espoir d’un état de béatitude ou pour oublier l’insignifiance de l’existence humaine ?

Et si nous considérions le corps autrement ? Comme le véhicule qui nous met en contact avec une forme autre, plus profonde, de conscience, indépendante de tout phénomène du monde matériel ? Et si nous recherchions la lumière à l’intérieur de nous-même ? C’est exactement le but que poursuit Igor Shyshko avec Malus. Se fondant sur son expérience de yogi, il tente de rompre la logique du voir et de l’être vu. Son corps se débat, travaille et répète pour rester vide. Pour recréer sa propre « réalité rêvée » dans l’espace entre la musique et le chant, la lumière et la sculpture. Malus, soutenu par le chant apaisant de Logan Lopez Gonzalez et une dramaturgie musicale d’Alain Franco, n’est pas tant un commentaire qu’une méditation sur notre temps.

Cette production fait partie de Troika Dance