La Monnaie / De Munt LA MONNAIE / DE MUNT

Der Rosenkavalier

Argument

Elisa Zaninotto
Temps de lecture
4 min.

Une comédie, certes, mais une comédie avec un regard nostalgique sur le temps passé, la beauté qui s’efface, les amours perdues. Lisez ici notre synopsis de Der Rosenkavalier, accompagné d’une sélection des grands moments musicaux de l’opéra.

PREMIER ACTE

Dans la chambre de la Maréchale, celle-ci et son jeune amant, Octavian, se réveillent à la suite d’une nuit fougueuse. Octavian se cache promptement lorsqu’un domestique entre avec le petit-déjeuner.

Peu après qu’il a regagné le lit, on entend des cris à l’extérieur de la pièce. La Maréchale reconnaît la voix : c’est celle de son cousin autoritaire et grossier, le baron Ochs. Elle dit à Octavian de se cacher derrière le paravent et de trouver des vêtements. Ochs entre en trombe, réclamant l’attention de sa cousine. En dépit de sa noblesse, il ne roule pas sur l’or; il a donc l’intention d’épouser la jeune et riche bour- geoise Sophie von Faninal. Conformément à la tradition, il doit trouver un messager de bonne famille qui offrira une rose d’argent parfumée à la jeune femme, en guise de demande en mariage.

La Maréchale recommande avec malice le comte Rofrano (Octavian), ce qu’Ochs accepte. Le jeune homme, réapparu en tenue de soubrette, se présente comme la femme de chambre Mariandel. Ochs lui fait la cour. Pendant ce temps, les visiteurs se succèdent pour solliciter la Maréchale. Tandis qu’un ténor italien chante un air, Ochs malmène un notaire pour qu’il rédige un contrat de mariage qui lui soit grandement favorable. « Mariandel » s’éclipse.

Une fois seule, la Maréchale médite sur sa jeunesse perdue. Quand Octavian revient, portant cette fois ses propres vêtements, elle lui confie qu’elle se lève parfois la nuit pour arrêter toutes les horloges et ainsi contenir la course du temps. Elle lui prédit qu’un jour, il la quittera pour une femme plus jeune. Octavian s’en va, désemparé. Prenant soudain conscience qu’elle a omis d’embrasser son amant avant qu’il ne parte, la Maréchale essaie de le faire revenir, en vain.

DEUXIÈME ACTE

Dans le salon de réception de son père, Sophie guette l’arrivée du Chevalier à la rose. Précédant le fiancé, le bel Octavian, élégamment vêtu, s’avance avec la rose d’argent. C’est le coup de foudre entre les deux jeunes gens. Ochs fait alors son entrée, accompagné d’une suite fruste, et traite Sophie avec condescendance. Son assurance démesurée lui aliène la demoiselle, qui déclare qu’elle ne veut pas de lui. Quand Ochs tente de la brusquer, Octavian tire son épée avec colère. La scène se termine dans le chaos complet. Le père de Sophie menace de la renvoyer au couvent – où elle a déjà été éduquée – si elle refuse ce mariage.

TROISIÈME ACTE

Dans une chambre d’une auberge miteuse, une machination visant à humilier l’odieux Ochs a été minutieusement préparée. «Mariandel» a accepté de le rencontrer, et ils arrivent ensemble. Les entreprises de séduction du Baron tournent mal les unes après les autres, sans cesse interrompues par de nouveaux conspirateurs; le tohu-bohu qui en résulte alerte la police. L’humeur d’Ochs est encore assombrie par l’arrivée de Sophie accompagnée de son père, choqué par ce qu’il voit. «Mariandel» se cache, change de tenue, et revient sous les traits du comte Rofrano. La Maréchale arrive à son tour. Humilié devant toutes les personnes qu’il souhaite le plus impressionner, Ochs s’enfuit, la mine renfrognée. Monsieur de Faninal part à son tour, et la Maréchale, Octavian et Sophie restent seuls. Ils méditent sur leurs conceptions diverses de l’amour. La Maréchale, dans un élan d’émotion doublée d’une douce amertume, cède la place à la jeune femme, et le trio se mue en un duo entre Sophie et Octavian. « Nous sommes l’un près de l’autre », proclame Octavian. « Tout le reste s’en va comme un rêve. »

Traduction : Émilie Syssau