La Monnaie / De Munt LA MONNAIE / DE MUNT

Henry VIII

Synopsis et morceaux choisis

Thomas Van Deursen
Temps de lecture
5 min.

Le désir du roi. Les dangers de la cour. L’ambition d’Anne de Boleyn. Le désespoir de Catherine d’Aragon. Les avertissements du pape. Des lettres compromettantes… Le matériau idéal pour un grand opéra français. Vous trouverez ici le synopsis complet de Henry VIII, illustré par une sélection des grands moments musicaux de l’opéra, commentée par notre directeur musical Alain Altinoglu.

ACTE I

Londres, 1533. Dans les couloirs du palais de Henry VIII règne un mélange toxique de danger et de suspicion. Le comte de Buckingham vient d’être condamné à mort par le roi. Par ailleurs, Don Gomez célèbre sa nomination au poste d’ambassadeur d’Espagne. Cet honneur, il le doit en partie à sa bien-aimée, Anne de Boleyn. Cependant, des rumeurs circulent sur l’intention du roi d’épouser cette dernière, en dépit de son mariage avec Catherine d’Aragon, mariage qu’il ne peut annuler sans l’accord du pape.

La reine tente en vain d’obtenir la grâce de Buckingham, mais Henry se montre inflexible. Catherine sent une menace peser sur leur union : son époux lui présente sa nouvelle dame d’honneur, Anne de Boleyn. Le roi, qui brûle de désir pour la jeune femme, la nomme marquise de Pembroke. Don Gomez se méfie de la convoitise du roi et redoute les effets que les faveurs de celui-ci ne manqueront pas de produire sur sa belle…

ACTE II

Un peu plus tard, dans les jardins de Richmond. Une fête se prépare en l’honneur d’Anne de Boleyn, venue seule avec le roi au palais, alors que la reine est restée à Londres. Également présent, Don Gomez reproche à Anne de négliger leur relation. Inquiète, la jeune femme s’emploie à le détromper quand Henry les surprend. Seul avec elle, le roi cherche à se faire aimer d’Anne qui se refuse à lui. Mais quand il lui promet de rompre son mariage avec Catherine, elle consent à l’épouser.

Elle se réjouit de sa propre ascension mais son enthousiasme disparaît à l’arrivée de Catherine, qui lui reproche son ambition. Surpris par la présence de la reine, Henry lui fait comprendre qu’elle ne restera plus longtemps son épouse. Pour compliquer les choses, le légat du Pape se joint à l’assemblée. Anne triomphe, et la dissolution du mariage de Henry et Catherine semble inévitable. La situation est laissée en suspens, car les festivités commencent.

LE BALLET


ACTE III

Premier tableau
De retour chez le roi, le représentant de Rome attend d’être reçu. Henry fulmine contre l’autorité papale – le pape refuse toujours le divorce – avant d’exprimer une nouvelle fois la fervente passion qu’il voue à Anne. Celle-ci le supplie de renoncer à leurs noces, tout en réaffirmant son amour pour lui. Henry suspecte que son revirement cache une autre flamme. Le roi finit par recevoir le légat du pape. L’entrevue s’envenime rapidement. Henry reproche au représentant de Rome de ne pas tenir compte de ses ordres. Son interlocuteur soutient que son devoir chrétien lui dicte de le faire renoncer au divorce. Proclamant qu’il s’en remettra au peuple, sans se soucier du schisme qu’il risque de provoquer avec l’Église, Henry quitte la pièce. Laissé seul, le légat s’inquiète de la tournure des événements.

Deuxième tableau
Plus tard, au Parlement, Henry sollicite officiellement l’annulation de son mariage avec Catherine. Celle-ci le supplie de respecter leur union. Don Gomez intercède en faveur de la reine, en soulignant sa crainte qu’une guerre éclate si le vœu du roi venait à être exaucé. Henry réprimande le jeune ambassadeur avec véhémence et rallie l’assemblée parlementaire à sa cause. Le légat du Pape décrète pourtant qu’il annulera toute décision allant à l’encontre du premier mariage du roi. Celui-ci fait alors entrer le peuple, qui s’engage avec force à suivre le souverain au sein d’une nouvelle Église. Henry annonce ainsi son union avec Anne de Boleyn et se voit excommunié.

ACTE IV

Premier tableau

Quelques temps après les noces d’Anne avec Henry, la nouvelle reine s’inquiète de l’humeur de son époux. Don Gomez survient, porteur d’un message de Catherine pour le roi. Anne redoute que son ancien amant ne cherche à se venger en remettant leur correspondance amoureuse à Henry. L’ambassadeur espagnol lui assure avoir brûlé ses lettres, hormis celle où Anne sollicitait sa nomination d’ambassadeur auprès de Catherine d’Aragon. Henry les surprend et ordonne à Anne – qui dissimule sa panique –, de le laisser seul avec Don Gomez. Il veut interroger celui qu’il croit être son rival dans le cœur de sa femme. Mais c’est un message de Catherine, plein de tristesse, que lui transmet l’ambassadeur. Le roi décide de la revoir et propose à Don Gomez de l’accompagner.

Deuxième tableau
Dans sa retraite de Kimbolth, Catherine d’Aragon entend le peuple célébrer l’anniversaire du roi. Sentant sa mort venir, elle destine à Don Gomez son livre de prières, dans lequel elle glisse la lettre compromettante envoyée par Anne de Boleyn.

Anne de Boleyn fait irruption pour implorer son pardon. Catherine lui reproche de n’avoir jamais aimé Don Gomez. Anne s’en défend en suggérant que Catherine possède une missive prouvant le contraire. Comprenant que cette visite n’est qu’un stratagème pour récupérer sa lettre, Catherine déclare son intention de la remettre au roi. Henry arrive à ce moment précis, persuadé de pouvoir soutirer à Catherine des preuves de la duplicité de sa nouvelle femme, qui affirme pourtant n’avoir jamais aimé personne d’autre que lui. Jalouse et affaiblie, Catherine manque de céder mais finit par jeter la lettre dans la cheminée. Et elle meurt juste après. Fou de rage, Henry menace de la hache tous ceux qui l’ont trahi.